CALEM    Refuge

"Chez ILGA-Europe, nous pensons qu'il est maintenant temps de rester uni-es, de récupérer notre autorité et de s'attaquer de manière proactive à la rhétorique anti-LGBT+ et anti-genre croissante et aux attaques anti-LGBTI menées par certains l'États [en Europe aussi]. C'est pourquoi nous lançons un programme de subventions pour renforcer les capacités des organisations LGBT+ en Europe à apporter un changement dans le paysage actuel des forces anti-LGBT+ montantes. Dans le cadre de ce programme, nous soutiendrons les efforts qui permettent de travailler sur la communication, la construction d'alliances, la cohésion et la résilience du mouvement.

Depuis des années, nous assistons à une montée de rhétorique anti-genre et anti-LGBT+, et à des attaques ciblées contre les droits LGBT+ et le mouvement LGBT+. Les populistes, les acteurs religieux, les organisations d'extrême droite et ultra-conservatrices, mais aussi de plus en plus les acteurs gouvernementaux et les acteurs de la société civile s'efforcent de restreindre les droits LGBT+, l'égalité des genres, la santé et les droits sexuels et reproductifs. Leurs tactiques sont diverses et incluent (mais ne sont pas limitées à) les litiges stratégiques, le lobbying pour une législation et une politique discriminatoires, des campagnes en ligne, la présentation publique de signatures contre les lois progressistes, l'antagonisme et l'opposition des communautés pro-droits les unes contre les autres, la production et la diffusion d'informations erronées nuisibles.

Certains des exemples concrets de la manière dont les actions de ces forces ont eu un impact sur les communautés LGBT+ au cours des dernières années incluent, sans s'y limiter : l'interdiction de la reconnaissance légale du genre en Hongrie ; Zones sans LGBT+ et Chartes familiales en Pologne ; l'interdiction des études de genre et de la violence phobique LGBT+ lors des campagnes électorales locales en Roumanie ; la violence pendant la fierté de Plovdiv et le contrôle du financement des ONG en Bulgarie ; la montée de la rhétorique anti-trans au Royaume-Uni ; l'augmentation de la rhétorique anti-LGBT+ dans les médias au Danemark ; procès des fiertés de l'Université technique du Moyen-Orient en visant la communauté LGBT+ pour le retrait de la Turquie de la convention d'Istanbul ; blâmer la propagation du COVID-19 sur les mariages homosexuels des chefs religieux en Ukraine ; et la législation familiale néfaste, les lois visant les organisations de la société civile, la liberté d'expression en Russie.

Les acteurs anti-LGBT+ utilisent souvent une rhétorique anti-égalité, anti-démocratique, anti-genre et anti- LGBT+, et puisent dans différentes peurs et anxiétés de contextes nationaux spécifiques. Ils visent à perturber les alliances, à créer des divisions, à attaquer le financement des organisations et des groupes LGBT+ et à réduire ou arrêter les lois progressistes..."

Se soutenir en réseau

Cette année encore, notre réseau AOZIZ a participé à la Pride Marseille en juillet 2021. Ce fut l'occasion de célébrer la venue de cette nouvelle association, RML, au sein de la communauté marseillaise qui leur réserva un accueil chaleureux !

Apporter des services intersectionnels

En ces temps de Covid, la salle polyvalente de l'institut a été transformé en lieu de résidence. Nous avons ainsi doublé notre capacité d'accueil entre 2020 et 2021, passant de 6, à 12 résident-es (migrant.es ou précaires).

Nos dettes COVID sont aoujourd'hui remboursées et notre AG du 123 décembre en prendra acte.

Ainsi, au sein de notre réseau, et par la coordination de ces activités dédiées aux migrant-es LGBT+, nous sommes en mesure de continuer de proposer en 2022 :

- conseils administratifs

- conseils juridiques

- hébergement d'urgence

- soins santé précarité migrations

- groupe de parole de soutien hebdomadaires

- bonnes adresses (nourriture, vêtements etc.)

- activités culturelles et sportives (partenariats)

etc. 

CALEM    Institut

Campagne d'autofinancement, 

"POUR L'AMOUR DE DIEU".

Film de Jamal Ouazzani, l'imamat des femmes

 

Nos autres publications en ligne ici

Le statut de l'apostasie ne semble pas clair dans la jurisprudence islamique de l'âge classique ; il s'agit d'un acte considéré traditionnellement comme un vide juridique, ne nécessitant aucun châtiment corporel (mubah). Et désormais lorsqu'une fatwa est édictée dans ce cas, il semblerait que ce soit pour des raisons politiques partisanes, plutôt que sur la base de véritables besoins spirituels. Pourtant, aujourd'hui, certains oulémas conservateurs appliquent ce statut d’excommunication, calqué sur le modèle catholique moderne, à des pratiques considérées comme « anormales », telles que l’incrédulité ou même l’homosexualé.

Qu'en est-il des origines et du développement récent de la jurisprudence islamique, telle qu'elle est conçue et appliquée aujourd'hui ? Quelle est la position des autorités islamiques majoritaires en ce qui concerne l'apostasie ou la soi-disant perversion de certaines minorités musulmanes ? De plus, quelle est la position de ces oulémas vis-à-vis du mouvement progressiste dit alternatif, qui rejette le dogme islamique majoritaire, en France, aux USA, mais aussi au Maroc et ailleurs dans le monde dit arabo-musulman ?

Citons Mohamed Iqbal, un formidable intellectuel progressiste pakistanais du XXe siècle, qui est arrivé à la conclusion que :

« le Coran communique souvent à travers ces histoires l’enseignement d’une valeur ou d’un contenu philosophique plutôt que de fournir un récit historique. Il le fait en supprimant les noms des personnages et des lieux susceptibles de replacer l'histoire dans un contexte historique, mais aussi en supprimant des détails spécifiques. Cette méthode n'est pas inhabituelle; elle est plus souvent utilisé dans la littérature non religieuse, par exemple l’histoire de Faust, à laquelle le génie de Goethe a donné un tout nouveau sens » .

Ainsi, comme l’imam Daayiee Abdullah  l’a dit lors d’une conférence internationale inclusive organisée par les musulman-es progressistes en 2010 : « L’islam est une religion vivante, elle doit respirer ».

Tout cela insiste sur le fait qu’en Islam le respect de la diversité est sacrée, que chaque nature humaine est unifiée mais particulière au niveau individuel. C’est le « contrat social »  que le Coran propose depuis quatorze siècles. La civilisation arabo-islamique, connue jusque récemment pour sa tolérance en était, dans une certaine mesure, une illustration éclatante.

En effet, la métaphore du shirk - littéralement traduite par « polythéisme » - était considérée comme le pire mal social. Cela peut être compris comme une profusion d'humanités et signifierait, par exemple, que l’on considérerait certain-es comme n'étant pas entièrement humain-es, ou inférieur-es à une soi-disant élite : simplement à cause de la couleur de leur peau, de leurs croyances ou de leur athéisme, mais aussi du fait qu'ils appartiennent à une minorité religieuse, sexuelle ou ethnique.

Selon la doctrine du Tawhid cependant, nous sommes tou-tes, par le Coran et par décret divin, égaux devant la face de l'Éternel. Le mysticisme islamique, depuis le début du XIVe siècle, insiste sur le fait que nous sommes tou-tes soumis à une seule loi divine, celle de la recherche de la connaissance et de la pleine conscience, à travers la célébration de la diversité et l'auto-définition, ce qui nous rend tou-tes différent-es mais aussi tous égaux...

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